La Lituanie des poètes

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Dans le cadre du centenaire de la naissance d’Avrom Sutzkever (1913-2010), l’un des plus grands poètes yiddish, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme organise une rencontre et des lectures.

Avec Rachel Ertel, auteur et traductrice des littératures yiddish et américaine, et Yitskhok Niborski, maître de conférences de yiddish à l’Institut national des langues et civilisations orientales, vice-président de la Maison de la culture yiddish.

Avrom Sutzkever fut l’un des principaux membres du groupe d’artistes et d’écrivains Yung Vilne dans les années 1930, héros du ghetto de Wilno, témoin au procès de Nuremberg et acteur culturel qui contribua à faire de l’État d’Israël l’un des hauts-lieux de la création littéraire en yiddish à partir de la fin des années 1940.

Vilno, la Jérusalem de Lituanie, a de tout temps été un des centres les plus féconds, de la culture juive religieuse aussi bien que laïque.
Le groupe Yung Vilne  jette les derniers feux de l’exubérant avant-gardisme de la littérature yiddish qui avait embrasé le yiddishland sur tous les continents.
Ses auteurs, d’une génération plus jeunes que leurs prédécesseurs en modernité, en récoltent toute la flamboyance et comptent dans leurs rangs certains des plus grands poètes.
Se constituant à partir des années 1920, ils publient leurs trois recueils collectifs Yung Vilne en 1934, 1935 et 1936. Ils forment un groupe d’une dizaine d’auteurs et de quelques peintres, dont l’unité tient à leur hétérogénéité revendiquée.
Leur génie tutélaire Moïshe Kulbak, poète et romancier génial, inspirateur vénéré, se trouve déjà à Minsk depuis 1928 quand les périodiques de Yung Vilne paraissent.
Hadassa Rubin, Avrom-Yoshè Heshl, Shmerkè Katcherguinski, Alkhonen Vogler, Leïzer Wolf, et leurs émules de Kovno, publient non seulement dans leur propre périodique mais aussi dans diverses revues de Pologne et des Etats-Unis. Parallèlement paraissent leurs livres individuels qui révèlent l’originalité de chacun.
Moïshe Kulbak, Avrom Sutzkever et Haïm Gradè, les plus considérables, les plus influents de ces poètes marquent d’un sceau indélébile toute la poésie yiddish.
Le destin du collectif sera bref. L’extermination de la seconde guerre mondiale y met fin. Moïshe Kulbak sera une des premières victimes yiddish de la Grande Terreur staliniste, fusillé en 1940. Sutzkever connaîtra l’enfer du ghetto, et survivant par miracle, poursuivra une œuvre protéiforme en Israël, y publiera une revue remarquable Di Goldene Keït à laquelle participeront des écrivains du monde entier, ainsi que ceux qui se sont nommés « Yung Isroel » , émules de leurs prédécesseurs de Vilno.
Haïm Gradè, connaîtra le grand Nord soviétique, puis Moscou, et aux Etats-Unis, continuera en poésie et en prose une œuvre qui s’attachera à faire revivre les disparus. »

>>>Dimanche 22 septembre 2013 à 16 h


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