Le troisième Homme – Préhistoire de l’Altaï (Grand Palais)

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L’Altaï est une vaste région de la Sibérie, dans laquelle cohabitent, entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur (- 300 000 à – 12 000), trois espèces humaines différentes : des Néandertaliens, des Hommes modernes (Homo Sapiens) et des Denisoviens, dont l’existence a été récemment mise en évidence par les fouilles de la grotte de Denisova.

À partir de ces recherches, l’exposition retrace le processus de dispersion de l’Homo Sapiens hors du berceau africain, d’abord tourné vers l’Orient puis vers l’Occident.

L’expansion de l’homme moderne en Europe occidentale, associée à l’apparition du Paléolithique supérieur, est marquée par le développement d’une culture matérielle caractéristique. Elle se distingue progressivement de celle de la période précédente, le Paléolithique moyen, dont l’artisan était l’Homme de Néandertal.

C’est notamment dans le domaine symbolique, à l’exclusion des pratiques funéraires, que la différence est la plus remarquable. Les manifestations symboliques ne sont pas absentes des comportements des Néandertaliens, mais elles sont limitées et n’ont en rien la complexité et la diversité dont témoignent les vestiges rapportés au Paléolithique supérieur. En Sibérie orientale, dans la vaste région de l’Altaï, les premières formes d’expression symbolique connues, à partir de – 40 000 ans, apparaissent à une période où trois lignées humaines coexistent : non seulement des Néandertaliens et des Hommes modernes, mais aussi les Denisoviens récemment mis en évidence au travers des données paléogénétiques. Le scénario du remplacement rapide d’une population humaine archaïque par les Hommes modernes, tel qu’il fut établi pour l’Europe, n’est pas ici opératoire.

La coexistence d’au moins trois lignées humaines semble avoir été longue, menant à un certain nombre d’échanges génétiques comme en attestent les analyses paléogénomiques, mais probablement aussi culturels. Ainsi, la présence de pièces se rapportant à du débitage Levallois au sein d’industries lithiques caractéristiques, par d’autres aspects, du Paléolithique supérieur, suggère la perduration de façon de faire anciennes jusqu’à des périodes assez tardives.

A partir des matériaux de l’Altaï et de ses marges, l’exposition met en scène une trajectoire évolutive qui n’est pas seulement propre à cette zone mais qui illustre un scénario plus large à l’échelle continentale: celui du processus « out of Africa » qui fut peut-être d’abord oriental avant de marquer l’espace occidental ayant servi de références aux sciences préhistoriques.

Des contrepoints sont pris dans les séries classiques du fond muséographique du Musée national de Préhistoire ainsi que dans la vallée du Rhône où sont découverts des vestiges archéologiques antérieurs au Paléolithique supérieur pouvant traduire également une histoire culturelle plus complexe que celle très largement acceptée. Certaines données présentées dans l’exposition sont inédites ou de publications très récentes, et pour une part issues des travaux en cours du Laboratoire international associé franco-russe Artemir.

Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le musée national de Préhistoire, les Eyzies-de-Tayac.


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