Tiki Pop (Musée du Quai Branly)

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C’est parti mon tiki ! On doute encore du retour annoncé de la chemise hawaïenne, mais l’exposition Tiki Pop, l’Amérique rêve son paradis polynésien vous accueille au musée du Quai Branly sur  la mezzanine Est, du mardi 24 juin au dimanche 28 septembre 2014.

« Tiki Pop », c’est le prolongement d’un mythe dans la culture populaire américaine, celui du paradis des Mers du Sud, présenté à travers une sélection de 400 objets provenant essentiellement de collections privées américaines.

L’exposition montre comment une divinité océanique – largement réinventée pour l’occasion – est devenue le symbole de cette culture dans les années 1960. Une accumulation d’objets d’idolâtrie moderne assez étonnants, d’accessoires pop uniques, d’éléments de décoration d’intérieur seront présentés aux côtés de quelques uns de leurs « homologues insulaires authentiques ».

En partant des origines,  l’exposition retrace le parcours de ce rêve : découverte des îles du Pacifique par les explorateurs, enrichissement du rêve par les écrivains et les artistes, évolution de la culture de divertissement et d’évasion au 20e siècle.

En rassemblant une profusion d’objets de culture populaire collectés par des « archéologues urbains » ces vingt dernières années, l’exposition se propose de montrer la diversité et l’inventivité des formes que prit le phénomène, et d’expliquer par quelles voies et détours l’ancestral et mythique dieu Tiki devint la divinité américaine des loisirs.

L’Amérique des années 1950 représentait la réussite par excellence – celle des héros de la Seconde Guerre mondiale, des chefs de file de l’industrie d’après-guerre dont les produits, exportés massivement dans le monde entier, assuraient  la richesse matérielle.

À tous égards, l’Américain des classes moyennes ne manquait de rien. Nourriture, maison, famille, argent : il avait tout. Et il était stressé. La rigoureuse morale de travail qui lui permettait de « vivre bien » engendrait aussi le besoin de décompresser, de se décharger de ses responsabilités et des attentes de la société, ne fût-ce que pour un soir. En quête d’exutoire, les Américains se réfugièrent dans l’antithèse du monde moderne : le fantasme de la vie insouciante des îles des Mers du Sud.

Celui d’un retour au paradis où la figure du Tiki incarnait les désirs secrets de l’homme, d’un retour à la vie primitive où tout était simple et l’amour dégagé de toute contrainte. Plusieurs facteurs contribuèrent à la formation du style Tiki : Hawaii et la Polynésie devenus modèles de loisirs pour la classe moyenne américaine aisée, clef de l’évasion loin des tensions de la vie active ; les divertissements populaires à grand succès tels que South Pacific et Kon Tiki ; la vogue de l’ « art primitif » dans les intérieurs raffinés ; et l’élan économique et social né de l’accession de Hawaii au rang de 50e État américain.

Tiki aurait pu rester confiné dans le territoire des restaurants à thèmes et des cocktails privés,  mais une scène plus vaste l’attendait. Dans les années 1960, il devint un style de décoration à part entière  : les éléments spectaculaires réservés auparavant aux bars et aux restaurants gagnèrent les immeubles résidentiels, les motels et les salles de bowling – d’abord en Californie, puis sur la côte Ouest jusqu’à Seattle, et enfin dans tous les États-Unis jusqu’en Floride. Les sculptures Tiki tançaient du regard les habitants des appartements qui se prélassaient autour de la piscine, et signalaient les lieux de détente au niveau des torches flamboyantes des motels et des enseignes des bowlings.

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