Sebastião Salgado & Marc Riboud, Femmes du Monde (Galerie Polka)

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Ils ont accompagné l’aventure de Polka depuis sa création, en 2007. C’était il y a dix ans. A l’occasion de cet anniversaire, la galerie souhaite saluer deux grands photographes qui lui ont, dès les débuts, accordé leur confiance : Sebastião Salgado et Marc Riboud, disparu en août 2016.

Leurs travaux vont dialoguer, le temps d’un accrochage entre novembre et janvier, autour d’une série de photographies qui dévoilent et racontent des personnages féminins rencontrés au gré de leurs reportages. Cette proposition existe grâce à la complicité de Lelia Wanick Salgado et de Catherine Riboud, leurs épouses, qui ont imaginé avec la galerie cette sélection. Du 10 novembre au 20 janvier 2018 à la Galerie Polka.

L’exposition « Femmes du monde » est conçue comme un hommage à l’audace, à l’indépendance et au réalisme lyrique de l’Origine selon Courbet. Le maitre d’Ornans a étudié les mystères du regard, de la beauté et du désir. Il s’est interrogé sur la place et la vision du spectateur face au tableau. En 1855, il écrit: « Savoir pour pouvoir, telle fut ma pensée. Traduire les moeurs, les idées, l’aspect de mon époque, être non seulement un peintre, mais encore un homme, en un mot faire de l’art vivant. » C’est l’une des vocations de la photographie.

Telle une plongée introspective dans l’oeuvre de Sebastião, les 34 tirages choisis par Lélia, qui est aussi la directrice de son studio de création, Amazonas Images, revisitent ses series les plus célèbres et dévoilent le noeud d’une vision forgée en près de 45 ans de travail. Qui sont ces femmes, ces vivantes, dessinées par le noir et le blanc ? Lélia raconte: « Il traverse d’abord les guerres, les crises, les conditions de travail terribles, les malheurs du monde. Mais c’est elles qu’il aperçoit au milieu du chaos. Il les voit dans des situations souvent douloureuses, et témoigne ainsi d’un fait : ce sont elles qui portent le poids du monde. Ce sont elles qui font traverser les épreuves. »

En face, un autre humaniste se révèle : « Je ne me lasse pas de guetter la surprise, la note juste, cocasse ou émouvante. La beauté est partout », disait Marc Riboud, l’artiste aux 65 ans de carrière. Ses images deviseront avec celles de Salgado, autour d’une sélection de tirages grand format, pour la plupart des pièces uniques réalisées en 2012 ainsi que des épreuves vintage issus de la collection de sa fille Clémence. Certaines sont inédites. D’autres ont marqué l’histoire, à l’instar du célèbre portrait de Jan Rose Kasmir, qui brandit, à Washington en 1967, une fleur face aux baïonnettes des soldats américains, en pleine guerre du Vietnam.

Catherine Chaine, la femme de Marc Riboud, se souvient: «C’est peut-être la signature de Marc que de toujours s’attacher, d’abord, à montrer la grâce des femmes. Il y a cette inconnue photographiée lors du bal de l’Indépendance au Nigéria dans les années 60. C’est encore cette femme à Pékin qui déambule dans la rue, dans un vêtement d’aristocrate… Elle méprise la foule des gens qui, en costumes mao, marchent autour d’elle.»

Sebastião Salgado et Marc Riboud ont ponctué leurs travaux de références multiples et subtiles à ces femmes qu’ils photographient en se moquant de la grammaire iconographique. Et en dehors de tout académisme ennuyeux. Les femmes chez Salgado et Riboud sont des témoins, des messagers, une porte d’entrée vers un monde qu’elles résument et qui doit pouvoir se raconter. Elles sont dans le réel, dans la vie qui est racontée par la photographie. Parfois même, elles deviennent des icones, et donc la vie même de la photographie.

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

Sebastiao Salgado et Marc Riboud

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