Ravage – Wang Haiyang

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La Galerie Paris-Beijing nous fait découvrir Ravage, l’exposition personnelle de Wang Haiyang présentant ses dernières peintures et vidéos. Par l’utilisation de moyens alternatifs de communication, ses travaux les plus récents apparaissent comme des métaphores des relations humaines. Jusqu’au 16 juin 2018.

En 2017 l’artiste commence à travailler sur un ensemble de vidéos dans le but d’analyser les relations entre individu et société. La représentation abstraite de la figure de «l’abject» est un élément récurrent dans la série Ravage. Wang Haiyang tient à différencier ce caractère du sujet et de l’objet.

Feront partie de l’exposition trois vidéos de cette même série » Social Relation, Night et Judge and Idol, qui marquent un tournant dans la production de l’artiste.

Dans Judge et Idol, les spectateurs assistent à l’étrange dialogue entre deux chewing-gums mâchés. Le nouveau langage qu’ils utilisent est imaginé à partir de sons hybrides émanant d’êtres bioniques. Le chewing-gum est façonné sans cesse par les mains de l’artiste pendant que les deux personnages discutent de la relation maître-esclave et de la possibilité d’intervertir leurs rôles. Les voix ne permettent pas d’identifier s’il s’agit d’un sujet (être vivant) ou d’un objet. Elles s’expriment dans une langue hybride et s’interrogent sur la possibilité d’une vie au-delà des barrières imposées par le système.

Avec The Night l’artiste poursuit son exploration son antihéros et de l’ambivalence de sa condition ontologique. La narration démarre et s’achève à partir de la perspective d’un fluide, mettant en scène une forme visqueuse ambigüe qui pourrait être un serpent ou un organisme unicellulaire. Social Relation est un plan fixe sur un amalgame en ébullition. Wang Haiyang questionne la place de l’individu dans un environnement social.

Les aquarelles sur papier de la série « Sex » (2017) s’inspirent de formes mystérieuses apparues à l’artiste lors de sa période de convalescence à l’hôpital après une intervention chirurgicale.

Ressemblant à des cellules vues au microscope, ces dessins et études se révèlent profondément organiques. Ils semblent être liés au désir de l’artiste d’appréhender la physiologie et les interactions de ces organismes vivants. Le choix spécifique de l’aquarelle sert à son propos. Ce medium nous ramène au phénomène de capillarité et à l’interaction entre les fluides.

Wang Haiyang

Wang Haiyang

Wang Haiyang Wang Haiyang

Wang Haiyang

Les peintures de la série «Untouchable» (2017) poursuivent ses recherches sur le corps et ses limites. Wang Haiyang en convalescence peint ses grands formats à plat. Comme suggéré par le titre, le centre de la toile lui est inatteignable. Loin d’être une pure contrainte physique cette zone devient le centre visuel et structurel de la composition. Les coups de pinceau rapides agrémentés de couleurs vives gravitent autour du centre de la toile, une énergie cosmique émane de la composition.

Seront également exposées trois vidéos présentées en 2016 au Ullens Center for Contemporary Art (UCCA) à Pékin: « The Invisible Hand », « Communication » et « Night Feed » qui se distinguent par l’absence totale de protagoniste.

La vidéo Wall Dust (2016) sera également projetée dans la salle de projection de la galerie. L’œuvre est la suite des vidéos d’animation « Freud, Fish and Butterflies » (2009) et « Double Fikret » (2012). Son processus de tournage reste basé sur une animation image par image. Une force compulsive sans commencement ni fin logique fonctionne comme un mécanisme de rotation. En dessinant à plusieurs reprises sur les mêmes feuilles de papier de verre, l’artiste produit méticuleusement des milliers d’images qui sont d’abord photographiées et puis effacées. Comme un mandala tibétain, chaque dessin est «destiné à être détruit sans laisser de traces». Dernier volet de la trilogie, Wall Dust complète le récit initial en construisant et détruisant sans cesse des scènes incongrues avec un personnage moustachus récurrent nommé « Fikret ». Dès le début de l’animation, les spectateurs font face à une série de situations surréalistes. L’intrigue semble se dérouler sans suivre de direction: une succession de symboles, de représentations sexuelles grotesques, de figures géométriques, de formes organiques, d’animaux connectés à d’étranges machines. Tous ces êtres hybrides et ces objets sont animés par des traits de crayon couleur qui se combinent frénétiquement. Ces métamorphoses suivent le flux de conscience de l’artiste et apparaissent comme le fil rouge de cette trilogie. On y voit par exemple, des œufs de poule sur un tapis roulant qui se transforment en dents après avoir traversé une forêt de conifères. Suivant la théorie de Freud sur l’importance de l’inconscient, ces associations, apparemment aléatoires, tracent le cheminement de la construction identitaire.

 

 

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