Identités (Institut des Cultures d’Islam)

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Depuis le 18 septembre, les deux espaces de L’Institut des Cultures d’Islam présente l’exposition Identités, réunissant six artistes marocains pour former un portrait chinois du Maroc.

Qu’est ce qui fait l’identité de chacun, d’un peuple, d’un pays ? Les artistes invités y dévoilent chacun leur regard du Maroc, entre humour, violence, critique…

L’exposition “Identités” réunit six artistes marocains dont les démarches esthétiques, pour singulières qu’elles soient, se rejoignent dans de profondes interrogations sur ce qu’est la société, ce qui fait l’individu, ce qui tisse les fils d’un lien social ténu, nécessaire mais potentiellement violent.

Il ne s’agit donc pas ici de proposer un portrait du Maroc mais, en donnant à voir les œuvres d’artistes marocains, de montrer une créativité et une richesse esthétique certes issues d’une société, de ses tensions et paradoxes, ses apories et lignes de fuite mais qui en débordent aussi, s’en extraient et ouvrent leurs propres horizons, créent de nouveaux tropismes.

Cette exposition va également en deçà et au delà du Maroc, plutôt qu’image d’un pays qui serait fallacieusement univoque et statique.

 

Jamila Lamrani - Le peuple veut

Née en 1972, Jamila Lamrani est diplômée de l’Institut National des Beaux-arts de Tétouan en 1998. Elle participe en 2002 à la Biennale de l’Art Africain Contemporain à Dakar. En 2005 a lieu sa première exposition personnelle : L’Atelier 1410 ” Quatorze Dix “ à la Galerie 121 de l’institut Français de Casablanca. En 2006, elle expose à l’espace d’art le Cube dans le cadre du cycle Visions Plurielles a l’Unisson du collectif 212 dont elle est un des membres fondateurs.

Dans Une évadée du passé – la fugace de Jamila Lamrani, des fils tiennent une robe, métonymie de la femme : si ces fils portent la robe, ils sont aussi une matérialisation de l’emprisonnement des femmes.

 

Badr El Hammami – Sans titre

Le plasticien Badr El Hammami réalise des œuvres en fonction d’un lien, direct ou métaphorique, avec les « frontières ». Né en 1979 au Maroc, Badr el Hammami, diplômé de l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Valence, vit et travaille entre la France et le Maroc.

En s’appropriant la matière, en la transformant en images, textes, sons, installations, vidéos, il établit un dialogue permanent entre vécus et histoires. Les trois œuvres présentées à l’ICI dévoilent différentes façons d’aborder cette relation.

Dans l’oeuvre de Badr El Hammami, le monde tissé en planisphère dégouline sur les murs pour s’enchevêtrer au sol et rendre ainsi visible notre commune humanité dans sa complexité.

 

Simohammed Fettaka - Zobra

Né en 1981, Simohammed Fettaka est un artiste multidisciplinaire qui partage son temps entre Paris et Tanger. Après l’université d’été à La Fémis (Paris), il a produit des documentaires ainsi que des vidéos expérimentales. Il est fondateur et directeur artistique du Festival «Cinéma Nachia» et collabore régulièrement avec la Cinémathèque de Tanger et L’ACAVE (association pour la culture et l’art visuel émergents). Il est aussi musicien et compositeur.

Simohammed Fettaka explore pour sa part un monde où la présence anachronique d’un chavalier en armure (ou d’une armure sans chevalier) sert de révélateur à une violence sociale plus vaste.

 

Hicham Benohoud – Azemmour, 2007

Tout au long de son parcours artistique, Hicham Benohoud, par la photographie ou la peinture, a développé un regard sur l’identité individuelle et collective, son détournement et son respect au sein d’une société cloisonnée. Né en 1968 à Marrakech, il est diplômé de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et est représenté par la Galerie VU à Paris et l’Atelier 21 à Casablanca. Il s’attache à capter l’image de son propre corps ou de son visage, l’intimité d’autrui ou d’un groupe, souvent sous la forme d’une mise en scène improvisée. L’ICI présente deux séries de photographies.

D’une telle violence, l’oeuvre de Hicham Benohoud rend compte avec puisance, à travers Azemmour, photos d’enfants livrés à eux-mêmes et dont il soumet les corps à une violence matérielle symbolisant la brutalité sociale et affective à laquelle ils sont exposés.

 

Younès Rahmoun – 77

Younès Rahmoun est né en 1975 à Tétouan au Maroc, où il vit et travaille actuellement. Il étudie à l’Institut National des Beaux-Arts de la ville et installe son atelier en 1998 dans une petite pièce de la demeure familiale qui inspirera la série d’installations Ghorfa.

Au contraire d’un repli culturel et identitaire, le propos de Younès Rahmoun se manifeste comme l’expression d’une présence au monde. Entre utilisation des nouvelles technologies et appropriation des techniques issues de l’artisanat le plus local, l’artiste réalise la synthèse d’un contexte capable de mettre en exergue ce qui relève d’un espace/temps spécifique. Présentée sur la scène internationale dans plusieurs grandes expositions et biennales comme la Biennale des Canaries, de Pontevedra, de Dakar ou celle de Singapour, son œuvre diffuse un message universel de communion à la fois intime et interpersonnelle.

Ses oeuvres semblent s’élever vers une autre dimension, plus spirituelle.Les fleurs, les atomes et les lumières de l’oeuvre 77 pointent vers un horizon possible, un monde en recréation constante, porteur d’une fois qui, peut-être, serait le lieu d’un espoir.

 

Khalil Nemmaoui – Sans titre #35

Khalil Nemmaoui est né en 1967 au Maroc et vit et travaille entre Casablanca et Paris. Il a suivi des études scientifiques au Maroc et en France. Il s’intéresse très tôt à la photographie et entre sur la scène artistique dès les années 90 en présentant l’exposition Fragments d’Imaginaire.

La série La Maison de l’Arbre, présentée à l’Institut des Cultures d’Islam a été nominé pour le Prix Pictet 2010 et a remporté le prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie à l’édition 2011 des Rencontres de Bamako. Avec elle, le photographe se révèle être un de ces explorateurs de silences : en périphérie urbaine, l’artiste traque la proximité entre nature et civilisation par ces deux symboles, l’arbre et la maison, confrontés dans leur isolement. La rencontre se fait méditative et l’on se prend à la contempler comme une évidence, ou comme un contraste.


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