Evgenia Arbugaeva – Weather Man (Galerie In Camera)

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Depuis le 12 février, la Galerie In Camera présente « Weather Man » la deuxième exposition d’Evgenia Arbugaeva à la galerie. Après « Tiksi » sa fameuse série de photographies prises dans sa ville natale, Evgenia Arbugaeva continue son périple dans le nord Arctique.

En 2013, passagère d’un brise glace, elle rencontre Slava Korotkiy, météorologiste, unique résident de Hodovarikha, une station météo située sur une petite péninsule dans la mer de Barents. La ville la plus proche est à une heure d’hélicoptère, seul moyen de transport. Evgenia Arbugaeva est tout de suite fascinée par Slava Korotkiy qui vit seul depuis treize ans.

Il fait partie de cette génération de Polyarniki, les explorateurs du nord. À une certaine époque, en URSS, travailler en Arctique était comme voler vers la lune et ces explorateurs étaient des héros au même titre que les astronautes. Ces explorations dans l’Arctique étaient un des thèmes populaires des films et des livres qui ont accompagnés l’enfance d’Evgenia. Elle même a grandi dans l’Arctique et a des souvenirs très précis des stations scientifiques qui entouraient sa ville natale.

La station d’Hodovarikha a ouvert en 1933, et depuis n’a guère été rénovée. Les murs de la vieille maison sont recouverts du même papier peint délavé, les étagères sont remplies de revues météorologiques jaunies par le temps.

Après cette première visite, Evgenia Arbugaeva est retournée deux fois à Hodovarikha dans l’obscurité des nuits polaires, pour passer du temps avec Slava, capturer son univers, loin de la civilisation et du bruit des villes.

Evgenia Arbugaeva - Weather Man

Dans ce paysage hostile, ce météorologiste spécialiste de l’Arctique, fait des relevés journaliers sur les vents, les températures, les marées et la qualité de la neige qui tombe sur la toundra. Avec sa radio grésillante, il retransmet en morse ces données à une personne qu’il n’a jamais rencontré.

Il a une femme, mais elle vit loin, à Arkhangelsk. Ils n’ont pas d’enfants. Lors de ses rares visites à Arkhangelsk, il est perturbé par la circulation et le bruit de la ville.

« Le monde des villes lui est étranger, il a du mal à l’accepter » dit Evgenia.

«Je suis arrivée à Hodovarikha avec l’idée d’un ermite solitaire qui s’est isolé du monde à cause d’un drame profond, mais ce n’est pas la réalité. En fait, Slava n’est pas seul. Il peut disparaître dans la toundra, se fondre dans une tempête de neige. Il n’a pas l’instinct de survie que la plupart des gens ont. C’est comme si il était lui- même le vent, ou le temps.»

Evgenia Arbugaeva est née en Sibérie en 1985, dans la petite ville de Tiksi, au bord de la mer Laptev, où elle a vécu jusqu’à l’âge de 8 ans. Après avoir obtenu son diplôme en gestion d’art à l’Université Internationale de Moscou, elle s’installe à New York. En 2009, elle suit les cours de photographie documentaire au International Center of Photography. En 2010, elle décide de travailler sur des projets personnels en Sibérie. Elle a reçu le prix du Magnum Emergency Fund en 2012, et le prix Leica Oskar Barnack en 2013. Aujourd’hui, Evgenia Arbugaeva vit entre la Russie et New York.

 

Du mardi au samedi de 14h à 19h.

 


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