Days Off #8 (La Philharmonie)

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Aventureux et ouvert d’esprit, le festival Days Off, organisé par la Philharmonie de Paris en marge de sa saison de concerts, présente une combinaison rafraîchissante de propositions musicales. Tourné vers la pop, la folk et le rock, Days Off dessine aussi des connexions avec l’électro ou la création contemporaine.

Pour son édition 2017, le festival investit tous les espaces de la Philharmonie et de la Cité de la musique pour vous présenter un programme riche en surprises et en têtes dʼaffiche, en projets spéciaux et en découvertes.

 

Festival Days Off #8

 

30 Juin // Lady Sir (Rachida Brakni & Gaëtan Roussel)
Lady Sir – Lorsqu’elle n’est pas devant voire derrière la caméra ou sur les planches d’un théâtre, Rachida Brakni agrippe le micro et chante. Une vraie passion, non un simple caprice, qui accouchera en 2012 d’un album réalisé avec Cali, Rodolphe Burger et son mari Éric Cantona, et, aujourd’hui, du projet Lady Sir, rencontre artistique avec Gaëtan Roussel, la voix de Louise Attaque. Ensemble, ils mêlent leurs passifs et leurs passés, ce qui les sépare mais surtout ce qui les réunit. Un amour de la langue et des mots justes qu’ils enroulent, en français, en anglais et en arabe, autour d’un folk rock feutré. À l’instar de la Belle et la Bête ou plus vraisemblablement comme chez Isobel Campbell et Mark Lanegan, Rachida Brakni et Gaëtan Roussel se toisent pour mieux s’enlacer, puis s’éloigner avant de communier. Intense.

Calypso Valois – Si être « fille de » est un frein pour certains, cela donne des ailes à d’autres. À 30 ans, Calypso Valois vole déjà bien haut dans les cieux d’une pop naïve aux contours colorés. Après avoir joliment déambulé dans les films d’Olivier Assayas, Michel Gondry, Isabelle Czajka et Catherine Corsini, elle love désormais sa voix dans le creux d’une musique un peu synthétique, un peu poétique et toujours très rythmique. Comme chez maman (Elli) et papa (Jacno), icones gauloises punk, pop et new wave estampillées eighties, l’espièglerie peut côtoyer la sensualité et le décalage fricoter avec un vrai romantisme moderne.

 

2 Juillet // Tindersticks présente « Minute Bodies »
Une soirée en deux parties avec l’un des groupes les plus influents de ces vingt dernières années.
La mélancolie qui habite Stuart Staples depuis un quart de siècle n’empêche jamais le cerveau de Tindersticks de bifurquer sur des itinéraires bis. À l’image du projet Minute Bodies, du titre d’un film réalisé par Staples lui-même. Un montage d’images du début du XXe siècle du Britannique Frank Percy Smith, naturaliste, documentariste et pionnier des techniques macrophotographiques. Un matériau visuel fascinant qui a donné naissance à une partition inédite jouée par le groupe lors d’un ciné-concert.
Il sera suivi par un set reprenant les plus grands titres de cette formation de rock chambriste, experte en sonorités automnales, en mélodies feutrées adossées à une instrumentation léchée et toujours portée par la voix funambule et tourmentée de son leader-narrateur.

 

2 Juillet // The Color Bars Experience joue Nick Drake
Trois albums et 26 ans de vie seulement suffiront à Nick Drake pour laisser une empreinte indélébile sur le folk et la musique en général. Un folk mélancolique comme illuminé par sa voix douce et habitée et des arrangements majestueux et fragiles à la fois. De Cure à Portishead, d’Elliott Smith à Radiohead en passant par Bon Iver, on ne compte plus ceux ayant cité le Britannique disparu en novembre 1974 comme une influence majeure.
Après avoir rendu hommage à Elliott Smith, le Color Bars Experience se penche sur l’ultime album de Nick Drake, Pink Moon, qu’il revisite de manière chambriste en compagnie de musiciens classiques et avec la complicité de Mark Gardener de Ride et Brian Lopez de Giant Sand.

 

3 Juillet // Metronomy + 1ère partie
À l’heure où fusionner pop et électro est devenu la norme, Metronomy se positionne bien au-dessus de la mêlée. En douze ans, la bande de Joseph Mount a surtout fait évoluer un genre qu’elle a rendu de plus en plus hybride. À l’image des deux derniers albums en date du groupe né à Brighton, Love Letters et Summer 08. Deux kaléidoscopes osés dans lesquels se carambolent de la pop sixties, de la soul solaire, de la new wave eighties et de l’électro analogique. Un vrai fourre-tout qui conserve pourtant une cohérence grâce au génie de son cerveau. Joseph Mount est un songwriter doué qui connaît ses classiques et ne cesse de se remettre en question. Un auteur capable de fraîcheur et d’insouciance comme de profondeur et de mélancolie. Une farandole de sensations qui sur scène trouve même un second souffle.

 

4 Juillet // Savages + Kate Tempest
Kate Tempest
Née sur la scène slam et ayant grandi avec le hip-hop pur et dur, Kate Tempest avance en brandissant les mots. Un flow à l’uppercut et une plume agile et époustouflante, la Londonienne n’en oublie pas pour autant la musique. Car celle qui revendique les influences de Virginia Woolf, Samuel Beckett, James Joyce, Yeats, William Blake et du Wu Tang Clan a su faire évoluer son style comme l’a prouvé Let Them Eat Chaos, paru en 2016. Passant au scanner de ses rimes le climat social comme le contexte politique voire même le beaucoup plus intime, Tempest slalome entre productions hip-hop sombres, rythmes post-dubstep, ambiances trip-hop et même électro expérimentale. Un patchwork sonore qui la pousse à arrondir les angles de son flow mais pas la teneur de son puissant propos.

Savages
Sauvages donc teigneuses, ces quatre Londoniennes portent bien leur nom. Rigides comme Joy Division, exaltées comme Siouxsie and The Banshees, anguleuses comme PIL, charismatiques comme PJ Harvey et agitées comme Birthday Party, la chanteuse française Jehnny Beth, la guitariste Gemma Thompson, la batteuse Fay Milton et la bassiste Ayse Hassan peignent un rock’n’roll à la noirceur aussi implacable que fascinante.
Savages est un uppercut post-punk, un direct de cold wave au plexus, une musique électrique et électrisante sans fioritures. En deux albums seulement, Silence Yourself en 2013 et Adore Life en 2016, le groupe s’est surtout forgé une personnalité d’une force rare qui sur scène devient incontrôlable et impose un peu plus sa candeur obsédante.

 

5 Juillet // SOIRÉE HEXAGONE #2 avec Jacques, Juliette Armanet & bien d’autres…
Inaugurée en 2016, la soirée Hexagone est un coup de zoom sur l’éclectisme et la vigueur de la création musicale made in France. Le moment de réunir sur une même scène des voix et des sons pluriels. Ces dernières années, de la chanson à l’électro, ce dynamisme hexagonal n’avait jamais été aussi intense.
À l’image de Jacques, artisan d’une électro conçue à partir des bruits du quotidien, du grincement de porte au verre brisé. Une électro bricolo aussi ludique qu’azimutée et qui chamboule les codes du genre. Azimutée comme son auteur à la tonsure monacale qui ose parfois même attraper le micro pour poser ses paroles elles aussi joliment décalées…
Ses paroles, Juliette Armanet les peaufine et les chérit. Derrière son grand piano, cette digne héritière de Véronique Sanson et William Sheller ressuscite une chanson française classique, un brin mélancolique et brillamment arrangée. Une chanson qui parle d’amour, d’amour et aussi d’amour avec un ton bien à elle.

De nombreux artistes vont venir compléter la programmation de cette soirée Hexagone. Instantané d’une certaine scène française qui investit tous les espaces de la Cité de la musique de 19h à 1h, cette soirée est un véritable festival dans le festival.

 

5 Juillet //Michael Kiwanuka / James Vincent McMorrow
James Vincent McMorrow
La voix ! Un léger falsetto dont il use avec parcimonie. Telle est l’arme secrète de James Vincent McMorrow. Son premier album, Early in the Morning, en était l’écrin idéal. Sur des mélodies folk gorgées de soul virginale, ce chant avançait sur la pointe des pieds. Comme chez Bon Iver ou James Blake, l’onirisme est de rigueur chez le songwriter irlandais. Avec Post Tropical, il épurait davantage ses compositions pour rendre plus raffinées ses harmonies. De quoi fasciner bien au-delà de son île natale. Le Norvégien Kygo l’invite sur I’m in Love, Drake le sample sur Hype et sa reprise du Wicked Game de Chris Isaak se retrouve dans Game of Thrones ! Mais avec la parution de We Move l’an passé, McMorrow prend un virage encore plus soul, aux frontières du R&B, histoire de prouver que son talent peut aisément dépasser la ligne d’horizon.

Michael Kiwanuka
En 2012, son premier album Home Again propulsa Michael Kiwanuka, à 25 ans seulement, au rang d’espoir n° 1 de la scène soul. Une soul gorgée de folk façon Terry Callier, une soul électrique à la Bill Withers, une soul engagée comme chez Curtis Mayfield mais une soul également bien contemporaine qui ne se contente pas de regarder dans le rétro. Avec Love & Hate qu’il publia quatre ans plus tard, le songwriter britannique offrit une facette plus complexe mais surtout plus rock, prouvant que Pink Floyd comme Hendrix étaient des balises importantes dans son jeune parcours.Kiwanuka ose alors d’amples compositions quasi symphoniques et met encore plus en avant son amour de la guitare. De quoi étoffer un univers déjà riche et porté par des compositions dignes de celles de ses illustres ainés. A star is born ? Doux euphémisme.

 

6 Juillet //Devendra Banhart + 1ère partie
À son apparition à l’aube des années 2000, cheveux christiques à l’appui, Devendra Banhart fit figure de messie néo-folk. Mais rapidement, le hippie texan d’origine vénézuélienne étoffa sa palette sonore, muscla son instrumentarium et coupa le cordon avec un éventuel héritage du siècle dernier pour proposer un folk atypique et vraiment contemporain. Une musique à la poésie singulière aussi fantastique que fantasmagorique. Dans cette scène freak folk, Banhart reste le plus aventureux, celui qui ose les instruments rares comme le mellotron ou le koto, s’amuse parfois à chanter en espagnol et même à troquer une guitare acoustique pour un délirant synthé vintage !

 

8 Juillet // Air + 1ère partie
Finalement, Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel furent les vilains petits canards de la French Touch. Car lorsque AIR commence à se faire entendre au milieu des années 1990, on est bien loin de toutes velléités dancefloor ou néo-disco. L’univers du duo versaillais est bien ailleurs. Ou plutôt tout là-haut. Dans les cieux d’une pop planante, nonchalante et presque new age. Au cœur de symphonies instrumentales héritées de Pink Floyd, Todd Rundgren ou Brian Wilson. Et que l’emballage soit des synthés analogiques ou des violons cinématographiques, AIR propose la B.O. singulière d’un rêve éveillé. Une musique chloroformée et poétique conçue par deux géniaux savants fous qui transforment leurs concerts en grandes messes sensorielles et oniriques.

 

9 Juillet //Jarvis Cocker & Chilly Gonzales – Room 29
Un Canadien excentrique et un dandy britannique se retrouvent dans un hôtel mythique. Avec Room 29, l’insaisissable pianiste Chilly Gonzales et le leader de Pulp plantent leurs partitions dans l’antre du Château Marmont, fameux hôtel de Sunset Boulevard qui vit défiler Clark Gable, Greta Garbo, Jean Harlow, Howard Hughes et bien d’autres grands noms du cinéma et de l’entertainment… « Vous croyez aux fantômes ?, interroge le binôme d’un jour. Et si une chambre pouvait raconter les moments de vie de ses habitants ? Et encore mieux : et si on pouvait orchestrer ces histoires en chansons ? » Épaulés par le Kaiser Quartett de Hambourg, Gonzales et Jarvis assemblent musique, théâtre et clips s’inspirant des films de cet âge d’or d’Hollywood pour faire parler sur scène ces fantômes et leurs secrets. Un projet aussi fou et atypique que ses deux auteurs.


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