Refugiado

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie dans les salles françaises le 13 mai 2015 – Argentine / Colombie / France / Pologne / Allemagne – 1h33

Laura et son fils de 7 ans quittent précipitamment leur appartement de Buenos Aires pour échapper à l’emprise d’un père menaçant. Les deux fugitifs s’engagent alors dans une course contre la montre à la recherche d’un refuge et d’une nouvelle vie.

Révélé à Locarno, où son premier long-métrage, Tan de repente, obtint le Léopard d’argent en 2002, Diego Lerman est invité à la Quinzaine des Réalisateurs en 2010 avec L’Œil invisible. Refugiado est son quatrième long métrage.

 

ENTRETIEN AVEC DIEGO LERMAN
« La violence conjugale à travers le regard d’un enfant.
En 2010, un fait divers m’a profondément bouleversé. Nous préparions la sortie de mon long-métrage L’Œil invisible et juste en bas des bureaux de production, un homme a tiré de sang froid sur son ex-femme, comme ça, sous les yeux de leurs enfants, qu’elle accompagnait à l’école. Par miracle, elle s’en est sortie. L’homme, lui, a été arrêté et condamné à 21 ans de prison. Cette histoire m’a terriblement marqué et j’ai commencé à enquêter sur le sujet…
La veille du drame, cette femme avait demandé de l’aide et les services sociaux l’avaient incitée à aller dans un refuge. Elle n’avait pas souhaité s’y rendre. J’avoue que j’ignorais l’existence de tels lieux. J’ai commencé à rencontrer des femmes, à écouter leurs témoignages et à visiter d’autres refuges. Et un film s’est construit.
La même année je devenais père et raconter cette histoire au travers du regard d’un enfant, un regard pur, encore préservé du monde des adultes, s’est imposé. Pendant le tournage, un autre élément plus intime m’est apparu, ce sujet me renvoyait à ma propre histoire. J’ai été moi-même un « petit fugitif ». Une période de mon enfance dont je n’ai que de vagues souvenirs. Du jour au lendemain, avec mes parents, nous avons dû fuir la dictature militaire, en abandonnant tout. Nous nous sommes cachés dans plusieurs endroits dont El Tigre, le lieu où vont Laura et Matías dans le film. C’est troublant, mais pendant le tournage, je me suis souvenu que je partageais le même sentiment que le personnage de Matías : devoir fuir et se cacher sans vraiment saisir la réalité du danger.

>>> PRIX / FESTIVALS : Quinzaine des réalisateurs – Cannes 2014

>>> Quelques critiques :

La Croix : « Grâce à une retenue pudique et un refus du manichéisme, Diego Lerman touche en profondeur et en émotion à ce thème difficile de la violence conjugale. »

Première : « Traiter d’une situation aussi délicate nécessite un point de vue affûté que maîtrise le puriste Diego Lerman (« L’OEil invisible »). Il filme à hauteur d’enfant, au plus près des personnages, preuve que lorsque l’étau se resserre autour de la mère et du petit garçon, leur union fait plus que jamais leur force. »

Télérama : « L’Argentin Diego Lerman a l’habileté de ne jamais montrer le mari. Sa voix brièvement entendue au téléphone, les rares traces de son passage suffisent à faire ressentir la menace qui se rapproche des fugitifs. Le réalisateur est moins convaincant lorsqu’il utilise les ressorts du thriller, en créant artificiellement un suspense inutile. »

>>> Pour trouver votre séance près de Paris, c’est ici


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