Mon Fils

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie dans les salles françaises le 11 février 2015 – Israël – 1h44

Eran Riklis, le réalisateur de Playoff, Zaytoun et surtout Les Citronniers, revient avec Mon Fils.

Iyad a grandi dans une ville arabe en Israël. A 16 ans, il intègre un prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis.

Il est progressivement accepté par ses camarades mais n’a qu’un véritable ami, Yonatan, un garçon atteint d’une maladie héréditaire.

Iyad se rapproche de la famille de Yonatan, apportant du courage et de la force à sa mère Edna. Il devient vite le deuxième fils de la famille…

Festival de Jérusalem 2014, Film d’ouverture
Festival de Locarno 2014, Piazza Grande
Festival de Bastia 2014, Grand Prix
Recontres de Cannes 2014, Prix du Public

 

Quelques mots d’Eran Riklis:

Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans cette adaptation des romans de Sayed Kashua ?
Après La Fiancée syrienne, Les Citronniers et Zaytoun, qui abordaient tous le conflit au Proche Orient, j’ai eu envie de m’attacher à cet « autre » conflit, ce conflit intérieur, qui oppose les Palestiniens qui vivent en Israël, et qui sont des citoyens israéliens, et les Juifs israéliens. C’est un sujet très complexe et sensible, et lorsque les producteurs du film m’ont envoyé les textes de Sayed, je me suis dit qu’il s’agissait d’une histoire, que je devais raconter et m’approprier pour qu’elle me soit aussi personnelle qu’elle l’était pour Sayed. J’ai été séduit par le mélange d’humour et d’émotion, de réalité et de fantasme, et par sa sincérité – autant d’éléments que j’aime intégrer dans mes films.

Était-il important de situer le film dans les années 80 et 90 ?
Extrêmement important ! En 1982, la guerre du Liban a éclaté : c’était un conflit décisif et traumatisant pour Israël, et une époque marquante et douloureuse pour l’OLP et donc pour tous les Palestiniens vivant en Israël ou dans les territoires. En 1991, la guerre du Golfe est un conflit majeur et traumatisant pour toute la région, et pour le monde entier. Comme Iyad grandit pendant ces guerres, et dans la période qui les sépare, sa personnalité, ses choix – et ceux de ses parents –, son identité et son parcours sont marqués par ce contexte. Du coup, la fusion entre identité individuelle et identité nationale est parfaitement pertinente, et c’est ce que je recherche toujours chez mes personnages et dans mes décors. Par ailleurs, le fait de situer l’histoire dans le passé permet de prendre du recul et de porter un regard sur les événements sans ressentiment, mais plutôt avec compréhension et compassion.

Israël est dépeint comme un environnement hostile aux Arabes. S’agit-il d’un point de vue objectif ou du regard de Sayed ?
Israël est surtout dépeint comme un pays complexe, qui réunit des points de vue, des idées et des comportements très différents. Certes, comme on le voit dans le film, on y trouve des autocollants anti Arabes sur des cabines téléphoniques qui sont le fait d’imbéciles extrémistes. Mais Israël est un pays à la fois généreux et hostile, ouvert et craintif, accueillant et indifférent à l’égard de sa minorité arabe. Comme le montre le film, on ne peut pas être manichéen, et la situation est très nuancée. Car pour chaque brute épaisse, on trouve un être bienveillant, pour chaque mère craintive – comme celle de Naomi –, on trouve une Edna (Yaël Abecassis), et pour chaque acte de violence, on trouve un acte de compassion. Israël, à cet égard, n’est pas si différent de la plupart des pays européens, et même de la plupart des pays du monde entier. Mais, bien évidemment, Israël est constamment observé à la loupe en raison du poids de l’histoire, de la politique et de l’importance géopolitique de la région.

Pensez-vous, comme vous le montrez dans votre film, que les Arabes ont besoin de dissimuler leur identité pour s’intégrer dans la société israélienne ?
Je crois que c’est quelque chose de très personnel, et qu’on ne peut pas le généraliser. Je dirais seulement que ce n’est pas facile d’être un Arabe en Israël, et que ce n’est pas facile d’appartenir à une minorité dans n’importe quelle société, et dans n’importe quel pays. L’Europe en offre d’innombrables exemples et on peut faire le même constat en France. Mais je crois profondément que PERSONNE ne devrait dissimuler son identité, mais que, parfois, les minorités y sont contraintes par la majorité, car elles éprouvent le besoin de se faire accepter et apprécier, et de survivre.  Lire la totalité des interviews.

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