A la folie

/ Cinéma


Évènement passé

Sortie dans les salles françaises le 11 mars 2015 – Hong-Kong / France / Japon – 3h47

Wang Bing (que l’on connaît par exemple pour Les Trois soeurs du Yunnan) nous plonge dans la « folie » de la Chine contemporaine.

Un hôpital psychiatrique du sud-ouest de la Chine. Une cinquantaine d’hommes vivent enfermés traînant leur mal-être du balcon circulaire grillagé à leur chambre collective.

Ces malades, déviants ou opposants, éprouvent au quotidien leur résistance physique et mentale à la violence d’une liberté restreinte.

Libération nous raconte que « de janvier à avril 2013, le cinéaste Wang Bing et son équipe se sont rendus tous les jours dans un hôpital psychiatrique de la région du Yunnan, dans le sud de la Chine, enregistrant des centaines d’heures de rushs, à l’étage des hommes exclusivement. Celui-ci est une simple coursive munie de barreaux de fer, donnant en hauteur sur une cour plantée d’un seul arbre et à partir de laquelle se répartissent les différentes chambres-cellules.

Le confinement des hommes est total dans la mesure où il ne leur est pas possible de descendre au rez-de-chaussée, que le quotidien se déroule dans l’étroitesse d’un espace verrouillé où, hormis la salle de télévision crasseuse et la coupure des repas, rien d’autre n’arrive qui ne soit délimité dans ces périmètres de la démence ordinaire.

(…) L’hôpital est une prison et un centre d’aide sociale où atterrissent des gens sans nom et sans toit ou, au contraire, des profils trop repérés par les organes sourcilleux du parti. Se mélangent entre ces murs les patients violents ou non, les pathologies lourdes et des personnes arrivées là pour tapage nocturne, bagarre, dépression nerveuse, pratique trop intense de la religion, «participation récurrente à des pétitions ou opposition aux lois du planning familial», précise un carton au générique de fin.

Les malades marchent, tournent en rond ou restent assis sur des bancs à prendre le soleil. Souvent, ils sont dans leur lit, tout habillés ou totalement nus, fabriquant avec les couettes des abris pour tenter de s’isoler d’un environnement où ils ne peuvent être tranquilles ni le jour ni la nuit. Les conditions du repos (et tout le monde veut tout le temps qu’ils se reposent) ne sont pas vraiment réunies – sans compter le froid, la crasse sur les murs et les bassines remplies de pisse sous les lits. Les médecins et infirmiers n’apparaissent qu’à l’heure de la médication, s’employant parfois brutalement à la distribution de poignées de pilules ou à un raid de piqûres. Quelques minutes après, la plupart des internés sont fracassés aux calmants et anxiolytiques, et barbotent dans un demi-coma hilare ou gémissant.

Dans cet enfer, A la folie montre l’humanité qui subsiste comme une herbe revêche entre les jointures de l’adversité et de la coercition. Réduit au strict minimum, le moindre mouvement d’entraide atteint une dimension quasi mystique.  »

 

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