Cambodge, théâtre d’ombres

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La Cité de la Musique nous propose ce week-end un voyage au Cambodge avec le cycle « Cambodge, les esprits », qui a lieu les 1er et 2 juin avec la troupe du département des arts et spectacles du ministère de la culture cambodgien !

Chaque soir à 19h, avant le spectacle, l’entrée sera libre pour découvrir la danse classique cambodgienne.  Elle ne tend pas, comme le ballet classique occidental à affranchir le danseur des lois de la pesanteur. Elle ne cultive pas l’ésotérisme des danses indiennes. Elle ne résonne pas du bruit et de la fureur des danses javanaises. Dans la tradition cambodgienne, la danseuse exécute une succession de postures enchaînées les unes aux autres dans un continuum chorégraphique sans heurt et sans brutalité apparente. Ces poses sont très précisément marquées par la musique et donnent lieu à un ralentissement à peine perceptible du mouvement. « Juste le temps qu’on la perçoive, qu’on l’admire et qu’on la regrette » selon l’expression de George Groslier. Le Ballet classique khmer a été fondé en 1976 à Paris par Son Altesse Royale la Princesse Norodom Vachaera pour préserver et transmettre l’art de la danse classique aux jeunes générations de la diaspora cambodgienne. Il s’inscrit dans le plus strict héritage de la tradition royale des danses sacrées.

Programme du vendredi 1er juin (20h): le petit et le grand théâtre d’ombres
> Première partie
Dérivé des formes ancestrales des théâtres d’ombres indien et malais, le sbek touch khmer (littéralement « petit cuir », en référence à la technique de  fabrication des marionnettes) est plus proche des préoccupations des villageois que le sbek thom (« grand cuir »). Très populaire dans les campagnes, prisé des enfants comme des adultes, le spectacle se joue dès le coucher du soleil au milieu des rizières et la fête peut durer parfois plusieurs heures. Le Mâle mort conte l’histoire d’une femme enceinte qui meurt avec son fils dans le ventre, pour se  transformer en un fantôme sanguinaire qu’un bonze finira par capturer.
> Seconde partie
Contrairement à celles du « petit cuir », les marionnettes du « grand cuir » ne sont pas articulées. Et ce sont des danseurs-porteurs qui, tout en tenant les figures, exécutent une chorégraphie sur des thèmes tirés du Reamker, la version cambodgienne de l’épopée du Ramayana. Les danseurs sont accompagnés par un orchestre pinpeat et par deux narrateurs qui sont les maîtres du spectacle.

Phnom Penh - spectacle du RamayanaProgramme du samedi 2 juin (20h): Grand théâtre d’ombres, le Ramayana khmer
> Première partie
Par bien des aspects, le Reamker, le Ramayana khmer, qui daterait du début du second millénaire, diffère de la légende originelle brahmanique en conférant un rôle déterminant au personnage d’Hanuman, roi des singes. D’autre part, les attributs divins du dieu Rama, réincarnation du dieu Vishnou dans le panthéon hindou, disparaissent dans le Reamker pour laisser place à un héros plus « réaliste », à la fois puissant et vulnérable, appartenant davantage au monde des mortels qu’à celui des dieux.
Cette représentation de sbek thom met en lumière les trois principaux épisodes du Reamker narrant l’alliance du prince Rama et de la princesse Sita, les subterfuges du démon Ravana pour enlever Sita et piéger Rama, la libération de Sita par Hanuman, roi des singes, et son armée, les mises à l’épreuve de Sita par Rama et l’exil de Sita auprès de l’ermite Eisei.


Bon week-end !


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