La neuvième nuit, nous passerons la frontière (Maison des Métallos)

/ Arts Vivants

Évènement passé

Marcel Bozonnet interroge les figures du nomade et du réfugié. Le Couloir des exilés, essai de l’anthropologue Michel Agier, est le point de départ du spectacle. A découvrir du 18 au 23 avril 2017 à la Maison des Métallos.

Pourquoi celui qui bouge dérange-t-il plus que celui qui reste ? Ce spectacle nous fait prendre le chemin de l’exil et vivre ce voyage où l’on n’arrive jamais.

Cette performance mêle danse krump et théâtre pour tenter de renverser les points de vue sur l’étranger, le réfugié, le migrant.

« Il est temps de penser autrement la mondialisation humaine à l’heure où la mer Méditerranée est le tombeau de tant d’immigrés et où l’Europe fait face à un afflux d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant les guerres et la famine. Sur les sujets qui nous préoccupent – les figures de l’étranger, le sort des réfugiés, l’importance croissante des migrations, la mondialisation humaine – le spectateur n’a le plus souvent accès qu’aux chiffres abstraits et aux images d’actualité angoissantes.

Les migrants sont présentés comme des indésirables, les étrangers comme des menaces pour l’ordre social, les immigrés comme des étrangers à l’identité nationale. Les médias mettent en scène l’impuissance (ou la résistance volontaire) des Etats du Nord à « accueillir la misère du monde ».

Notre ambition est de suspendre les jugements hâtifs et de renverser les points de vue. Par l’empathie qu’exige la démarche de l’anthropologue, il s’agit de comprendre comment les hommes essaient d’habiter le monde, même ceux à qui l’on refuse une place où « raciner » leur existence. Le réfugié indésirable, par sa présence récalcitrante, devient ainsi une figure centrale – et non pas marginale – du monde de demain.

Quel monde commun voulons-nous si celui-ci doit se protéger par des murs et des frontières étanches entre les « mondiaux » et les « locaux », les sédentaires et les nomades, les mobiles et les condamnés à l’immobilité ?

Les camions passent chaque jour les frontières avec des tonnes de marchandises, les avions, les bateaux transportent chaque jour des milliers de passagers avec leurs besoins d’ailleurs, et puis il y a ceux qu’on empêche de sortir et de prendre pied sur un territoire. Ceux-là sont condamnés à l’immobilité, ils ne peuvent ni rester chez eux, ni franchir les frontières, ils n’ont plus d’ici et n’auront jamais d’autre ailleurs que les campements, jungle, ghettos, zones de transit ou zones d’attente. Couloirs de l’exil à l’écart du monde. »
Marcel Bozonnet, Michel Agier, Catherine Portevin

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