Mojo Mickybo (Théâtre de l’Opprimé)

/ Arts Vivants

Évènement passé

Mojo Mickybo met en scène une multitude de personnages représentatifs de la communauté fracturée de Belfast dans les années 1970. Du chauffeur de bus au tenancier du cinéma, en
passant par le père alcoolique et les prostituées du haut de la rue. Au centre de ce petit monde, deux enfants : Mojo et Mickybo qui vivent chacun d’un côté du pont. Le pont qu’on aimerait faire sauter, frontière entre leurs familles, et leurs communautés en guerre.

La place du cinéma est déterminante dans l’élaboration de leur identité masculine. En effet, fascinés par le film Butch Cassidy and the Sundance Kid, dont ils connaissent des morceaux par coeur, ils cherchent à construire une amitié solide, voire éternelle et universelle. Ce film fonctionne comme un mythe moderne en ce qu’il contribue à l’élaboration d’une culture commune, tout en permettant d’interroger les dysfonctionnements d’une société au bord de l’explosion.

Dans la pièce, les enfants vivent dans l’imaginaire et l’innocence et se rêvent en héros, mais ils sont vite rattrapés par la réalité des adultes qui, eux, construisent leur identité sur des récits mensongers et des exclusions. La fin violente de la pièce met en avant la contrainte politique qui force les enfants à choisir un camp et pose la question de la liberté puisqu’ils ne parviennent pas à échapper à leur communauté.

Enfin, en choisissant de faire jouer tous les rôles (enfants, hommes et femmes) à deux acteurs d’environ quarante ans, l’auteur repousse les limites de la performance théâtrale et brouille les jeux de rôles.

Texte d’Owen McCafferty
Mise en scène et adaptation Claudie Landy


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