Kaori Ito & Olivier Martin-Salvan : Religieuse à la fraise (Musée de Cluny)

/ Arts Vivants

Évènement passé

/ Dans le cadre de Paris Quartier d’été 2014 /

Que nous promet-on avec cette mystérieuse Religieuse à la fraise ? Une friandise estivale ? Une fantaisie pâtissière ? Pour l’heure, on sait seulement qu’elle se dégustera à l’air libre et qu’elle aura pour protagonistes deux artistes que leurs cultures et leurs physiques opposent et que leur intrépide curiosité réunit.

Autant l’avouer : nous ignorons tout encore du duo que Kaori Ito et Olivier Martin-Salvan sont en train de concevoir. Alors nous rêvassons : que cache ce titre en forme d’énigmatique dessert ? Un gros chou (ce serait lui) surmonté d’un petit chou (ce serait elle) ? Et pourquoi à la fraise ? Pour indiquer qu’on va voir quelque chose de rose et de charnu, de fruité et d’acide ? Allez savoir…

Faute de renseignements solides à se mettre sous la dent, on s’en va alors regarder du côté de la sagesse populaire, qui nous promet que les contraires s’attirent. On est, en l’occurrence, servi : elle est petite et japonaise, elle pèse 40 kilos ; il en pèse 120 et il est non seulement français mais expert de la langue et de ses aventures. On parlait morvandiau du côté de son père, occitan dans la famille aveyronnaise de sa mère, et il s’est frotté aux textes de Novarina comme à ceux de Rabelais, incarnant l’énorme Pantagruel dans la mise en scène de Benjamin Lazar au théatre de l’Athénée Louis-Jouvet. Elle est chorégraphe et danseuse. Il est comédien et chanteur.

Ils ont décidé de mettre en scène ainsi leur rencontre : “À partir des contraintes physiques des deux corps, jouer avec la monstruosité de leurs différences. Une confrontation entre deux mondes et l’envie de faire un échange : ‘Si moi j’étais dans ton corps et toi dans le mien ?' »

Mais prenons garde à cette même sagesse populaire qui, jamais en reste d’une contradiction, affirme dans le même souffle que “qui se ressemble s’assemble”. Et considérons autrement l’itinéraire de Kaori Ito, une ballerine tokyoïte partie à New York chez Alvin Ailey, diplômée de sociologie, passée avec éclat chez Decouflé, chez Preljocaj, chez Thierrée, chorégraphe ou interprète aux côtés de Sidi Larbi Cherkaoui, de Guy Cassiers, d’Aurélien Bory, mais aussi d’Edouard Baer et de Denis Podalydès, et produite ces temps-ci par les Ballets C de la B d’Alain Platel. Face à elle, un acteur à qui l’on réserve le plus souvent la part du lion, dans Shakespeare ou dans Koltès, imaginant avec un ensemble baroque praguois une adaptation pour trois acteurs des Fourberies de Scapin, triomphant dans Le Gros, la Vache et le Mainate (il faisait le Gros) ou dans Ô Carmen, où, tour à tour ténor, mime, clown, transformiste et comédien, il jouait tous les rôles de l’opéra de Bizet.

À regarder sous cet angle, ces deux-là ne sont donc pas si opposés que ça : deux artistes avides de rencontres, deux arpenteurs d’univers aux monstres appétits. Leur religieuse pourrait bien être un éclair de génie.

Informations Pratiques :

Gratuit

Le mardi 15 juillet 2014 à 17h & 19h : Gennevilliers – Place du Président-Salvador-Allende
Le mercredi 16 juillet 2014 à 17h & 19h : Nanterre – 162, avenue de la République
Le mercredi 30 juillet 2014 à 17h30 & 19h30 : Bercy-Village (12e)
Le jeudi 31 juillet 2014 à 18h30: Bagneux – Square Richelieu
Le vendredi 1 août 2014 à 17h & 19h : Square des Amandiers (20e)
Le dimanche 3 août 2014 à 17h & 19h : Bibliothèque historique de la Ville de Paris (4e)
Le jeudi 7 août 2014 à 17h & 19h : Les Berges – emmarchement (7e)
Le vendredi 8 août 2014 à 17h & 19h : Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge (5e)
Le samedi 9 août 2014 à 17h & 19h : Les Berges – emmarchement (7e)

Durée: environ 30 min

Pour les spectacles du 1e août au Square des Amandiers, du 3 août à la BHVP et du 08 août au Musée de Cluny : afin de pouvoir entrer et s’installer tranquillement, il faudra tout de même prendre son billet. Ils seront distribués une heure avant chaque spectacle.


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